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Channel: Printemps Français - On ne lâche rien ! » Génération Garde à vue
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Allocution de Béatrice Bourges devant le Conseil de l’Europe, le 26 juin 2013

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Voici le texte de l'allocution prononcée devant l'Assemblé parlementaire du Conseil de l'Europe, le 26 juin 2013, par Béatrice Bourges*

* porte-parole du Collectif pour l'enfant, auteur de : « L’homoparentalité en question - Et l’enfant dans tout ça ? » (Ed. du Rocher, Mai 2008) et « De la théorie du genre au mariage de même sexe… L’effet dominos  » (Ed. Peuple Libre, Janvier 2013)

« Je tiens d'abord à remercier Monsieur le Député Luca Volontè et Monsieur Gregor Puppinck de nous avoir invités à parler de ce grand mouvement de contestation né en France, il y a quelques mois, à l'occasion de la loi Taubira autorisant le mariage et l'adoption par les couples de même sexe  – mais qui va bien au delà de cette loi.

La France est dans une mutation très profonde.

Vous m'avez demandé de venir parler du Printemps Français, ce que je fais bien volontiers. Je parle en tant que soutien, je témoigne de ce que nous vivons.

Qu’est-ce que le Printemps Français ?

Le Printemps Français est né le 24 mars 2013, sur les Champs-Élysées, à l’issue de la deuxième  grande manifestation nationale contre le projet de loi Taubira. Il est un état d’esprit. Ce n’est pas une organisation. Il n'appartient à personne, mais chacun peut s’y reconnaître et nul ne peut le récupérer.

Le Printemps Français est une insurrection pacifique, une insurrection des consciences. Comme c'est un mouvement qui dérange, le pouvoir en place mais aussi les tenants du conformisme - ceux qui critiquent le pouvoir mais s'en accommodent assez bien - lui ont collé des étiquettes pour essayer de l'étouffer et de le tuer avant qu’il ne s’épanouisse. On l'a accusé d'extrémisme et de violence : comme le dit si bien l'expression populaire, "Quand on veut tuer son chien, on l'accuse de la rage". Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, cherche même à le dissoudre. Mais on ne peut dissoudre une idée. On ne peut dissoudre un souffle de justice et de liberté.

À l'instar du Tiers État en 1789, une majorité silencieuse a décidé de rompre son silence.

Le Printemps Français rassemble les personnes engagées dans cette contestation de masse qu'est la manifestation pour tous, désemparées de n’avoir pas été entendues pendant 6 mois, et très inquiètes du déni de démocratie auquel elles sont confrontées. Elles sont décidées à se faire entendre d’un gouvernement méprisant et arrogant, par toutes sortes de moyens. Et il rassemble aussi tous ceux qui ne se reconnaissent plus dans ce gouvernement qui a trompé leurs attentes, dans ce système qui ne veut pas les écouter, dans cette mécanique qui tourne à vide – ou les écrase.

Cette contestation est fondée sur la générosité : nous nous battons pour des idées et non pour des avantages. Nous ne nous battons pas pour nous-mêmes mais pour une conception de la civilisation, pour les générations à venir.

Nous nous battons, mais le Printemps Français est non-violent car nous croyons à la puissance de la non-violence :

• d'un point de vue philosophique et spirituel. Nous cherchons à bâtir un monde de paix et ne pouvons prôner la violence pour l'obtenir. La violence est une insulte à la civilisation. Lech Walesa, Gandhi, Martin Luther King, Vaclav Havel font partie de nos modèles.

 • d'un point de vue politique. Ce sont ceux qui utilisent la violence qui doivent se justifier devant l’opinion publique. Manuel Valls devra répondre de sa violence face aux manifestants pacifiques. Le violent perd toute crédibilité et toute légitimité.

Et c’est parce que ce gouvernement n’est plus légitime que le Printemps Français est transgressif. Quand on a épuisé les moyens légaux, quand un parti définit la justice comme un rapport de force, quand la civilisation et même notre humanité sont en danger, transgresser est un devoir. Quand une loi n’est pas légitime, elle doit être transgressée. En réalité, comme Antigone, nous considérons que ce sont ceux qui ont fait voter cette loi qui sont transgressifs par rapport aux lois immuables qui transcendent la loi des hommes. La violence dont ils usent prouve leur volonté d’imposer par la force ce qui n’est ni juste, ni sensé.

Comment fonctionne le Printemps Français et quel est son objectif ?

Le Printemps Français ne cherche pas à avoir une organisation centralisée. Chacun peut se revendiquer de lui, du moment qu'il est dans cet état d'esprit de résistance pacifique. De nombreux mouvements jaillissent dans toute la France et agissent, parlent, manifestent, portés par ce souffle : les Enfants des Géants, Génération Garde à Vue, les Antigones, les Veilleurs, la Révolution des Jonquilles, etc (1). Et au-delà de ces mouvements, tous ceux qui luttent contre un système déshumanisé participent de l’esprit du Printemps Français.

Il est trans-courants politiques, car ce ne sont pas les étiquettes politiques qui l'intéressent mais un humanisme dont nul courant politique ne peut se passer. Il défend le socle de la vie démocratique, les fondements du vivre ensemble, les libertés sans lesquelles la société n'est plus vivable – et d’abord la liberté d’être des femmes et des hommes, et non pas des neutres dont l’humanité se dissout dans un rêve révolutionnaire morbide.

Il n'est pas confessionnel, car croire en Dieu n’est pas nécessaire pour aimer et défendre notre civilisation.

C’est un mouvement qui souhaite la chute du système actuel et de son idéologie, qui réduisent l’homme à un simple consommateur-producteur mondialisé et déraciné, esclave du marché, poussé à assouvir des désirs incessants qui l’empêchent de penser librement et de vivre pleinement.

Le Printemps français souhaite une recomposition du pouvoir politique fondée sur le Bien commun, il souhaite qu’advienne une société de l’Espérance, une société de l’Humanisme durable. Cet humanisme renouvelé doit permettre de retrouver le juste sens de l'Écologie : la réconciliation de l'homme et de la nature ne peut se faire aux dépens de l'un ou de l'autre.

Au-delà des partis politiques existants qui sont dépassés et qui cherchent, sans succès, à étouffer ou récupérer cette contestation, il s'agit d'un renouveau de la France en profondeur, abandonnant l’idéologie de 68, qui a asservi l’homme au marché, à la finance, alors qu’elle prétendait libérer la société.

Les gouvernants, les femmes et les hommes politiques, en France, en Europe, auront-ils le courage de changer de paradigme ? Le courage de choisir une société fondée sur le réel, posant des limites, abandonnant l’utopie d’une égalité parfaite.

Ou au contraire, choisiront-ils une société fondée sur la toute puissance de l'Homme qui doit assouvir tous ses désirs, sans limite ? Choisiront-ils ce totalitarisme, cet ordre mondial qui déjà écrase les plus faibles ?

Le virtuel l'emportera-t-il sur le réel avec ses dérives folles, en France, mais aussi dans le monde et en particulier en Europe?

Quelle idée de l'homme l'Europe veut-elle donner au futur ? »

(1) Retrouvez-les sur Facebook : Les Enfants des Géants, Génération Garde à VueLes Antigones, Les Veilleurs, La Révolution des Jonquilles ; ou encore sur leurs sites, blogs : http://generationgav.wordpress.com/http://antigones.fr/ ; http://lestextesdesveilleurs.blogspot.fr/ ; lire aussi sur le site du Printemps Français le manifeste de La Révolution des Jonquilles.


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